Les retables baroques
Zoom sur... l'église Saint-Jacques le-Majeur de Salviac
Des retables témoins de l'âge baroque
Construite au XIIIe siècle et classée parmi les Monuments historiques, l'église Saint-Jacques le-Majeur de Salviac recèle de trésors intérieurs. Découvrez son retable baroque du XVIIIe siècle dédié à la Passion du Christ.
Face au vitrail portant le monogramme entrelacé du Christ et la Vierge, le retable latéral nord est peut-être l’oeuvre, au début du XVIIIe siècle, des ateliers de la famille Tournié, sculpteurs installés à Gourdon et dont la renommée s’étendait au-delà des frontières du Quercy. La plupart du mobilier baroque a connu à la fin du XIXe siècle une importante remise en peinture, conservée telle quelle lors de la dernière campagne de restauration en 2002.
Un livre d’images mettant en exergue la Crucifixion
Suite au Concile de Trente (1545-1563), l’Église catholique entreprit pour contrer la religion protestante une réforme de ses institutions et réaffirma les fondements de la foi chrétienne, reposant notamment sur le culte des images.
Le retable devint alors un instrument de cette reconquête et un outil d’éducation du peuple. La Passion du Christ, sujet général du retable nord, est un des thèmes privilégiés de la Contre-Réforme catholique.
Le Christ sur la croix est entouré de Marie et de saint Jean, qui tournent vers lui un regard implorant. Au-dessus de la corniche, Dieu le Père, parmi les nuées, ouvre les bras pour accueillir son fils. Les traits de son visage sont imprégnés de désolation, tandis que Jésus apparaît plus serein.
Panneau sculpté latéral gauche figurant l’Arrestation.
Panneau sculpté latéral droit figurant la Flagellation.
Au-dessus du tabernacle, quatre anges sculptés en rondebosse portent les instruments de la Passion, tandis que le Christ de la résurrection s’élève vers les cieux. Les figures des quatre évangélistes entourent une Vierge à l’Enfant, complétées par deux scènes de l’Arrestation et de la Flagellation.
Une architecture en miniature
Empreinte d’émotions, cette iconographie témoigne de la théâtralité et du sens de la mise en scène caractéristiques de l’art baroque.
Soulignée par quelques touches de dorures, la structure du retable se compose de motifs inspirés de l’architecture monumentale, tels que les colonnes torsadées, l’entablement surmonté d’un fronton curviligne ou la travée verticale entourée de petites volutes qui évoquent la façade d’une église.
Statue en ronde-bosse du retable sud figurant la Vierge de Pitié.
Colonnes torses du retable sud.
Le retable de la chapelle sud, dédié à la Vierge de Pitié
Dans le bras sud du transept, la composition architecturale prend presque le pas sur le message liturgique, porté uniquement par la monumentale statue de Piéta où le corps du Christ s’écroule aux pieds de la Vierge.Placées en quinconce, les quatre colonnes torses où des putti se mêlent aux feuilles de vigne constituent l’une des plus remarquables sculptures du Quercy baroque.
Ces deux autels secondaires ne formaient pourtant pas la pièce majeure de l’église de Salviac, dont le choeur était vraisemblablement jusqu’à la Révolution meublé d’un maître-autel consacré à saint Jacques le Majeur. Seule la dimension des trois statues parvenues jusqu’à nous laisse imaginer la monumentalité de ce retable disparu, placé derrière une balustrade en pierre servant aujourd’hui de clôture dans les bras du transept. Les figures de saint Pierre et saint Paul ont été entièrement repeintes au XIXe siècle, par la même main qui restaura l’ensemble des polychromies et dorures des retables, vraisemblablement abîmées et plus au goût du jour, en même temps qu’elle exécuta des peintures sur l’ensemble des murs de l’édifice.
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