Patrimoines
Le mobilier des églises du Moyen Âge
Le département du Lot est un formidable conservatoire de l’architecture du Moyen Âge, riche de plus de 400 églises. Pourtant, si les édifices ont bien traversé les siècles jusqu'à nous, ce n'est le cas du mobilier qu'ils abritaient. Rares sont les objets du culte de cette époque, le Lot possédant à peine une centaine d’œuvres antérieures au 16e siècle.
Plaque de gants pontificaux (cathédrale Saint-Etienne, Cahors).
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On incrimine généralement l'histoire tumultueuse du Quercy, attribuant des destructions volontaires à la guerre de Cent Ans et aux guerres de Religion, plus rarement à la Révolution française. On met en cause aussi la Contre-Réforme catholique et l'ardeur de l'évêque Alain de Solminhac à renouveler à partir de 1638 le mobilier des églises de son diocèse. Mais, il ne faut pas non plus négliger l’évolution du goût et les effets naturels du temps sur des matériaux périssables : en dehors de quelques fragments épars de meubles ou de statues en bois entourées d'une forte aura, les seuls objets qui nous soient parvenus sont faits de pierre, verre, métal précieux, bronze ou fer.
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La rareté a d'ailleurs de tout temps conféré un statut de préciosité à ces objets. Les hommes du Moyen Âge les soustrayaient à la vue de tous pour les enfermer dans des chambres fortes, appelées « trésors » : tandis que les archives attestaient des titres de propriété ou de l'ancienneté des fondations, les pièces d'orfèvrerie servaient de garantie financière pour les communautés monastiques et laïques. Les hommes d’aujourd’hui s’empressent de les ériger en monuments historiques et de les protéger dans des trésors ou musées d’art sacré : de fait, la très grande majorité du mobilier religieux médiéval est conservée en deux lieux, la cathédrale Saint-Étienne de Cahors et le musée Francis Poulenc de Rocamadour, ce qui n’est guère étonnant au regard du statut de la première église du diocèse et de la prégnance sur l'histoire locale du pèlerinage amadourien.
Individuellement, ces objets peuvent tous se révéler de potentiels chefs d’œuvre de l’art, méritant chacun une étude historique et iconographique détaillée. Mis en relation, ils dressent un portrait singulier du Quercy médiéval et permettent d’imaginer ce que pouvait être l’ameublement courant de toute église.
Individuellement, ces objets peuvent tous se révéler de potentiels chefs d’œuvre de l’art, méritant chacun une étude historique et iconographique détaillée. Mis en relation, ils dressent un portrait singulier du Quercy médiéval et permettent d’imaginer ce que pouvait être l’ameublement courant de toute église.
Haut-relief : l'Annonciation, la Nativité, l'Annonce aux bergers, l'Adoration des Mages, la Cène, arrestation du Christ, la Crucifixion, la Résurrection, le Christ aux outrages (château des doyens Carennac).
Nicolas Bru, 2014.