Patrimoines
Plus de 800 ans d'histoire au château de Larnagol
Perché sur son éperon rocheux, le château de Larnagol domine le cours du Lot et le village. Il s'agit d'un édifice complexe qui s'est développé au Moyen-Age à partir d'un donjon, puis a été régulièrement remanié jusqu'au au 18e siècle où une grande campagne de reconstruction lui confère son aspect actuel. C’est cette longue histoire qui lui vaut son inscription au titre des monuments historiques.
Vue depuis l'est.
Un château médiéval
Une construction en deux temps
Le fort de Larnagol s’échelonne sur deux plates-formes rocheuses composées de paliers successifs. On trouve sur la partie haute de l’éperon rocheux le noyau primitif du château : un donjon à contreforts plats et les vestiges d’un logis seigneurial édifiés au cours de la première moitié du 13e siècle. A cette époque, Larnagol est la propriété de Bertrand de Cardaillac, coseigneur de Saint-Cirq-Lapopie.
Le fief passe ensuite à la famille Barasc, puis aux vicomtes de Calvignac. Ces derniers élèvent au début du 14e siècle un nouveau logis flanqué d’une tour maîtresse, bâti en contrebas du premier château : on distingue donc aujourd'hui ce château "inférieur" du château "supérieur".
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Vestiges du premier donjon médiéval.
Des décors toujours présents
De nombreux décors ont été redécouverts à l’occasion de travaux de restauration, dont plusieurs peintures monumentales du 14e siècle.
Retrouvée en 2001 lors de la désobstruction d’une fenêtre, cette peinture représente un cavalier centaure "à la lance couchée" chevauchant sa monture, et protégé par un casque ouvert à mentonnière. Le personnage était vraisemblablement rattaché à une composition plus ample. L’image de combat était très certainement complétée sur le tympan de l’autre fenêtre par la représentation d’un adversaire en position d’affrontement. C’est l’armement du cavalier qui permet de dater cette peinture puisque l’usage de l’écu disparait à la fin du 14e siècle.
Un paon faisant la roue a également été découvert dans l’écoinçon d'une ancienne fenêtre géminée aujourd'hui murée.
© Térence Le Deschault de Monredon
Hélène Penin 2006 © Département du Lot
© Térence Le Deschault de Monredon
Aile sud ajoutée au 18e siècle.
D'importants travaux aux 18e siècle
Le château de Larnagol connait quelques phases d’agrandissement aux 15e-16e siècles, mais c’est au début du 18e siècle qu’il connait une véritable transformation. La seigneurie est acquise par Pierre de Laporte, dont le petit-fils, Jean, entreprend, dès 1710, la reconstruction d’une grande partie du château. La construction médiévale est alors profondément remaniée, agrandie à l’est. Les travaux sont achevés par son fils, Etienne-Alexandre, dans les années 1780 : et complétée de corps de bâtiment (chai, cuvier, orangerie, …). De riches décors composés de gypseries et de boiseries viennent également parer les intérieurs du château.
Décors (gypseries et toiles) 18e siècle au château de Larnagol.
Boiseries 18e siècle au château de Larnagol.
Vue aérienne des terrasses et jardins.
Profitant d’une source jaillissant du versant de la colline, des jardins en terrasses sont édifiés. La source alimente des bassins dont une nymphée et un bassin pour les bains, ainsi qu’un réseau hydraulique constitué de tuyaux de plomb attesté dans un document écrit de 1729, et desservant alors la cuisine du château et la fontaine sur le belvédère sud.
D’importants travaux de restauration entrepris depuis 2011 ont permis, en parallèle de la restauration du château, la restitution de ces magnifiques jardins à l’italienne.
En savoir plus sur la restauration
D’importants travaux de restauration entrepris depuis 2011 ont permis, en parallèle de la restauration du château, la restitution de ces magnifiques jardins à l’italienne.
En savoir plus sur la restauration
Vue des jardins et terrasses ©Martin TABURET
Vue des jardins et terrasses ©Martin TABURET
Vue des jardins et terrasses ©Martin TABURET
Portail d'entrée.
Un château divisé en deux au 19e siècle
A partir du 19e siècle le château est véritablement divisé en deux. En 1870 la partie « supérieure » du château est achetée par la commune pour y installer deux écoles publiques, pour filles et garçons. Le bâtiment est aujourd’hui utilisé comme mairie.
En 1924, la partie « inférieure » du château est acquise par Raymond Subes, ferronnier d’art parisien. Il y accueille ses amis artistes et y installe ses œuvres. Il agrémente les extérieurs de nombreuses ferronneries, notamment le portail d’entrée et la grille de la terrasse.
Raymond Subes contribua également au décor de l’église de Larnagol. Il créa une remarquable table de communion et une clôture de fonts baptismaux en fer forgé ; on peut encore les admirer aujourd’hui. On constate qu’à travers les époques les propriétaires du château de Larnagol se sont impliqués dans l’ornementation de l’église paroissiale, les décors de l’église faisant ainsi écho à ceux du château. En 1781, Etienne-Alexandre de Laporte avait déjà chargé de l’ornementation de l’église paroissiale de Larnagol le stucateur italien Marc Orsini, ce dernier pourrait également être à l’origine du décor de stuc de la chambre du deuxième étage du château.
Inscrit au titre des Monuments Historiques en 2001, puis restauré par de nouveaux propriétaires de 2011 à 2024, le château de Larnagol est aujourd'hui un lieu d'accueil du public. Des visites sont proposées, ainsi que des chambres d’hôtes et la possibilité d’organiser des évènements privés.
Plus de renseignements sur : https://chateaudelarnagol.fr/
Visiter ce château
Plus de renseignements sur : https://chateaudelarnagol.fr/
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Elsa Labbé-Lavigne, 2025, d'après les notices d'inventaire du patrimoine.