Patrimoines ferroviaire
L'ancienne ligne Cahors-Capdenac
Sa requalification en voie verte permet aux lotois et aux touristes de redécouvrir les paysages pittoresques qui ont fait le charme de cette ligne pendant près de 150 ans.
Saint-Cirq-Lapopie (Lot), affiche touristique de la Compagnie de chemin de fer du Paris-Orléans.
Accéder à la notice d'inventaire
Une ligne d'intérêt général
La ligne de Cahors à Capdenac, classée dans le réseau des chemins de fer d’intérêt général par la loi du 31 décembre 1875, est déclarée d’utilité publique en 1879 et concédée à la Compagnie du Paris-Orléans en 1883.Elle participe ainsi au maillage territorial voulu par le plan Freycinet (1879) qui a pour ambition de porter le réseau ferré national à plus de 38 000 km. Charles de Freycinet, ministre des Travaux publics de 1877 à 1879, est déterminé à réorganiser les axes de communication (ports, canaux et chemins de fer) afin de rattraper le retard pris par la France face à ses voisins anglais, belges et allemands. Ce retard serait responsable du ralentissement de la croissance mais aussi de la défaite de 1870 contre une armée prussienne plus rapide à mobiliser grâce à un réseau ferroviaire plus développé.
Gare de Saint-Martin-Labouval, vue depuis la voie.
Accéder à la notice d'inventaire
Une construction par les ingénieurs des ponts et chaussées
Élaborée par les ingénieurs des ponts et chaussées, sous la direction de l’ingénieur en chef Lanteirès, la ligne, longue de 68,550 kilomètres, constitue une véritable prouesse technique. Commencée au cours de l’année 1881, elle est inaugurée le 14 juillet 1886.
Les travaux sont considérables et donnent lieu, notamment, à l’édification de 13 tunnels, 5 viaducs maçonnés, 4 ponts métalliques, mais aussi 117 passages pour chemins et piétons dont 51 passages à niveau avec maisons de garde et 12 stations ou haltes.
Pont des Masseries (Saint Géry-Vers), vue aérienne.
Accéder à la notice d'inventaire
Pont de Lagarrigue (Larnagol), vue aérienne.
Accéder à la notice d'inventaire
Un intérêt économique
L'intérêt de cette ligne est avant tout économique. En effet, se raccordant à Cahors avec la ligne en provenance de Monsempron-Libos, ouverte en 1869, elle va considérablement faciliter l’acheminement du charbon depuis le bassin houiller de Decazeville jusqu’à Bordeaux, via les fonderies de Fumel et les centres industriels de la vallée de la Garonne, en aval d’Agen. Évitant le détour par Lexos et Montauban, la ligne est tracée dans la vallée du Lot, coupant les méandres de la rivière par de nombreux ouvrages d’art, et permettant ainsi d’accélérer la vitesse de transport, gros point faible de la navigation fluviale à qui elle va porter un coup fatal.Un train en gare de Toirac en 1973.
Accéder à la notice d'inventaire
La lente déchéance de la ligne
En 1934, la Compagnie du Paris-Orléans et la Compagnie du Midi fusionnent l’exploitation de leurs lignes puis en 1938, avec la nationalisation, la ligne est rattachée au réseau de la SNCF. Concurrencée par le développement des transports routiers à partir des années 1950, l’intérêt de la ligne décroît d’autant plus que l’industrie et les bassins houillers de la région de Decazeville déclinent.
En 1966, les lignes Monsempron-Libos et Cahors-Capdenac sont inscrites dans le programme de transfert sur route des dessertes voyageurs. Si le transfert de la première est effectif en 1971, la ligne Cahors-Capdenac bénéficie d’un sursis par la présence à Cajarc du président Georges Pompidou, qui y possédait une résidence secondaire.
En 1980 elle est finalement fermée au trafic des voyageurs et neuf ans plus tard au trafic des marchandises. En 1993 la voie ferrée va connaître une seconde vie avec son exploitation touristique par l’association Quercyrail® jusqu’en 2003.
Le train X4519 l’association Quercyrail® traversant le tunnel de Bessac en 2002.
Accéder à la notice d'inventaire
Un patrimoine étudié et disponible en ligne
Retrouvez les éléments du patrimoine de cette ligne via la carte ci-dessous ainsi que des informations plus précises sur l'histoire de sa construction dans l'article numérique suivant : Fabien Cadot et Guillaume Bernard, « La ligne ferroviaire Cahors-Capdenac, l’histoire de sa construction au regard de son inventaire », Patrimoines du Sud [En ligne], 21 | 2025