Patrimoines
Technique de construction pierres sèches :
Aménagements complémentaires
De nombreux aménagements complémentaires traditionnels peuvent venir compléter un muret en pierres sèches.
Le cayrou
Tas de pierres enlevées des labours ou des pâturages, le cayrou est très souvent organisé avec un mur de ceinture bâti (identique à un mur de soutènement) afin d’occuper un minimum de place. Ils étaient quelquefois aménagés de petites galeries (diamètre moyen égal à 35 cm) permettant aux lapins sauvages de s’y dissimuler et de se reproduire.
Les passages à eau ou à gibier
Il s’agit d’un petit passage bâti dans le muret qui permet au gibier (lapins, lièvres, ...) de passer d’une parcelle à l’autre et le libre écoulement de l’eau. Ce passage est réalisé en laissant un espace libre de 30 cm de large et de 20 cm de hauteur, entre deux pierres traversières surmontées d’un linteau.
Le passage à berger
Le passage à berger (lo darcador ou sautador, du mot darcar, sauter) est un petit escalier sommaire en pierre qui permettait de franchir le mur sans ouvrir la clède ni abîmer le bâti. Il est aménagé en positionnant, au fur et à mesure de la construction, quelques pierres plates disposées en saillie de part et d’autre du mur et espacées d’une trentaine de centimètres en hauteur les unes des autres. Les pierres utilisées pour cet aménagement doivent avoir une taille minimale de 45 cm (30 cm dans le mur pour 15 cm en saillie). Afin de faciliter le franchissement du mur au niveau de cet aménagement, le couronnement sera réalisé à plat et non pas en râteau.
Le compte-mouton
Le compte-mouton (en occitan local : lo contador prononcer "lou countodou") est un passage bâti dans le mur qui permet au berger de faire passer ses moutons un par un et de les compter très facilement. Il sert aussi à « aiguiller » les brebis et les agneaux sur diverses parcelles. Cet aménagement suit les mêmes principes de construction que le passage à gibier à une différence près mais de taille : ses dimensions (60 cm de large pour 70 cm de haut). Si l’on ne dispose pas de pierres à ces dimensions, il faudra maîtriser la technique de la tête de mur pour réaliser ce compte-mouton. Néanmoins, la ou les pierres formant le linteau devront s’insérer suffisamment de chaque côté du mur (au moins 10 cm) afin d’assurer la stabilité de l’édifice.
Le rucher
L’installation de cette logette se fait généralement au cœur d’un large mur, correctement exposé (Sud – Sud/Est) afin de mettre le rucher à l’abri des intempéries. Adapté aux dimensions du rucher qu’il souhaite accueillir, cet aménagement suit les mêmes techniques de construction qu’un passage à berger à une différence près, sa façade nord est fermée.
L'entrée de champs
L'entrée de champs bâtie en pierre sèche est une construction imposante qui se retrouve fréquemment sur les Causses du Quercy. Pour beaucoup de ces entrées, il ne reste plus que l’ouverture construite dans le muret (ou pas) qui est délimitée par deux grosses pierres levées, formant les jambages monolithes. Le jambage supporte une grosse pierre couchée débordant légèrement du muret (appelée table) qui assure le maintien de la "clède" (portail large en bois, puis en treillis de fer). Sous ce débord, une cavité creusée dans la pierre maintient le pivot du portail. Le pied du pivot est porté par une pierre à demi-enterrée, elle aussi creusée.
Les butes-roues, sont appuyés contre les jambages de l'entrée de champs. Ils servent à "repousser" les roues de charrettes vers l'intérieur du passage pour éviter que le moyeu ne vienne buter contre la pierre et déstabiliser le bâti.
Pour une entrée de champs de plus de deux mètres de large, il est conseillé de mettre en place une clède double.